À chaque automne, quand le vent se lève et que les premiers frissons hivernaux pointent le bout de leur nez, le peacoat s’impose comme l’ultime allié du vestiaire masculin. Ce manteau en laine, à la fois robuste et élégant, traverse les modes et les décennies sans jamais perdre de son prestige. Son histoire, ancrée dans le monde maritime, en fait une pièce aussi fonctionnelle que symbolique, alliant fonctionnalité et raffinement. De ses origines ambiguës aux déclinaisons contemporaines par A.P.C., Sandro ou Maison Kitsuné, ce guide vous embarque dans l’univers fascinant du peacoat, un vêtement essentiel pour affronter l’hiver avec style et panache.
Les racines marines : comprendre l’histoire du peacoat en laine
Le peacoat, bien que souvent confondu avec le caban, possède une identité strictement ancrée dans l’histoire navale européenne et américaine. Cette pièce, conçue pour résister aux bourrasques marines, tire son nom probablement du terme néerlandais « pijjakker », qui désigne un manteau en toile de laine grossière, utilisé par les marins hollandais du XVIIIe siècle.
Au fil des siècles, cette veste a traversé l’Atlantique pour conquérir la Marine royale britannique puis la Marine américaine. On attribue également sa diffusion à Edgard Camplin, marchand de vêtements militaires pour la Royal Navy au XIXe siècle, qui popularisa une coupe particulière portée par les officiers subalternes, d’où la dénomination possible de « petty coat », devenue phonétiquement « pea coat ».
Son importance fut cruciale durant les deux guerres mondiales. Le peacoat, grâce à ses qualités isolantes grâce à une laine épaisse – souvent du Kersey ou Melton –, devint un must-have pour les marins luttant contre les vents glacés en mer. Il se distingua grâce à ses larges revers pouvant se relever pour protéger le visage, son double boutonnage et ses boutons ornés d’une ancre, symbole de la Marine.
Parmi les anecdotes captivantes, on raconte que la simplicité fonctionnelle du peacoat a inspiré à James Bond, interprété par Daniel Craig, une version modernisée dans Skyfall, fusion entre héritage naval et style urbain. Aujourd’hui, les marques telles que The Kooples ou Balibaris s’en inspirent, revisitant cet emblème militaire en manteau phare des collections automne-hiver.
- Origines néerlandaises : « pijjakker », manteau en laine épaisse
- Camplin et la Royal Navy : popularisation de la coupe à double boutonnage
- Usage militaire : isolation renforcée et design fonctionnel
- Symbolique : les boutons à ancre en métal forgé
- Legacy cinématographique : Skyfall et le style James Bond
Période | Événement Clé | Caractéristiques du Peacoat |
---|---|---|
Début XVIIIe siècle | Création probable dans la marine hollandaise | Manteau en laine grossière, coupe simple |
Milieu XIXe siècle | Uniformisation par la Royal Navy | Double boutonnage, boutons à ancre, col large |
Première Guerre mondiale | Standardisation dans l’US Navy | Utilisation de laine Kersey Melton, 10 boutons |
Seconde Guerre mondiale | Diffusion massive auprès des militaires | Réduction à 8 boutons, doublure corduroy |
Post-1945 | Adoption civique et stylistique | Compression du boutonniage, variations longues |

Les critères essentiels pour choisir un peacoat en laine de qualité
Dans la jungle des offres actuelles, trouver un peacoat en laine à la fois authentique, chaud et élégant demande un œil exercé. Plusieurs paramètres méritent une attention particulière, sous peine de revêtir un manteau qui trahit ses origines ou sacrifie le style et la durabilité.
1. La coupe : Tradition et modernité
La silhouette classique du peacoat est droite, légèrement ajustée et s’arrête à la hauteur des hanches ou juste en dessous. Ce choix n’est pas anodin, il prolonge la mobilité nécessaire des marins pour évoluer sur les ponts glissants. Les manches sont tombantes sans être trop larges.
Le choix de la coupe peut varier selon les marques contemporaines : Maison Kitsuné par exemple offre souvent une longueur plus courte pour un look plus urbain et citadin, tandis que Burton of London conserve la coupe traditionnelle pour préserver l’authenticité. Sandro et The Kooples tendent à privilégier un équilibre entre tradition et ajustement moderne.
2. Le tissu : laine pure ou mélanges techniques
Historiquement, la laine Melton de haute densité – souvent entre 24 et 34 oz (750 à 1050 g/m²) – était reine pour sa robustesse et sa capacité isolante. Aujourd’hui, les peacoats se déclinent aussi avec des tissus mélangés, incorporant du polyester ou du nylon pour alléger ou améliorer la résistance à l’eau. Ces mélanges, bien qu’efficaces sur le papier, peuvent sacrifier l’aspect « naturel » et la respirabilité.
- Laine Melton 100% : Meilleure isolation et authenticité
- Mélanges synthétiques : Résistance à l’humidité, plus léger
- Cachemire mélangé : Toucher plus doux et raffiné (souvent dans des versions haut de gamme)
3. Les boutons : détails minutieux et symboliques
Une autre manière de reconnaître un peacoat traditionnel se joue sur ses boutons. L’ancre marine en métal ou plastique épais est incontournable. Historiquement, leur nombre variait entre 6 et 10 en double rangée, mais la plupart des modèles contemporains en possèdent 6 visibles, avec souvent un bouton supplémentaire caché sous le revers.
Les grandes maisons comme A.P.C. ne dérogent pas à cette règle mais jouent sur les matériaux et finitions pour signer un style distinctif, parfois en optant pour des boutons en corne ou nacre pour une touche vintage.
Critère | Option classique | Option moderne | Recommandation |
---|---|---|---|
Coupe | Droite, courte (hanches) | Plus ajustée, parfois oversize | Privilégier l’équilibre classique/modernité selon usage |
Tissu | Laine Melton 100% | Mélanges polyester/nylon, cachemire | 100% laine pour authenticité, mélanges pour légèreté |
Boutons | Ancres en plastique ou métal | Corne, nacre, finitions originales | Respecter le motif ancre, mais personnaliser subtilement |
4. La doublure et finitions intérieures
Un bon peacoat présente une doublure capable d’optimiser le confort thermique. Certaines variantes vintage affichent un intérieur en velours ou en coton frais, tandis que les versions contemporaines privilégient souvent le matelassage ou des insertions techniques pour une meilleure isolation.
- Doublure matelassée : idéal pour les très froides journées d’hiver
- Doublure en coton ou toile : préférée pour un look rétro et respirant
- Finition aux manches : ourlets solides pour garantir tenue et longévité

Comment styliser le peacoat en laine pour un look automnal et hivernal réussi
Au-delà de ses qualités de chaleur et de durabilité, le peacoat se plie volontiers aux envies des fashionistas en 2025, offrant un terreau fertile pour exprimer le style classique revisité.
Associer le peacoat avec des pièces classiques
Dans sa version la plus traditionnelle, le peacoat se marie parfaitement avec un pull en laine mérinos, un pantalon en flanelle et des chaussures en cuir. Les marques comme Armor Lux ou Comptoir des Cotonniers excellent dans ce style minimaliste, chic et intemporel. L’idée est de privilégier des textures naturelles et une palette de couleurs sobres, telles que le gris, le camel ou le bleu marine.
Des contrastes modernes pour casser les codes
On peut aussi oser des associations plus décalées, en mixant le peacoat avec des pièces plus urbaines : un jean brut Pepe Jeans ou un pantalon en velours côtelé, accompagné de sneakers ou de boots robustes. Petite astuce : préférez une version oversize, à la manière de Balibaris, pour une silhouette décontractée tout en conservant l’allure chic qui fait le charme de ce manteau.
- Look classique : pull col roulé + pantalon en flanelle + chaussures cuir
- Look urbain : jean brut + sneakers + bonnet en laine
- Look hybride : chino coloré + chemise + mocassins élégants
Les accessoires qui subliment le peacoat
Compléter un look avec un peacoat implique aussi de choisir des accessoires à la hauteur. Les écharpes en laine (Saint James en propose de très belles), les gants en cuir de qualité et le béret apportent une touche finale élégante et pratique.
Accessoire | Matériau | Effet |
---|---|---|
Écharpe | Laine, cachemire | Chaleur, sophistication |
Gants | Cuir souple, cuir doublé | Protection, élégance classique |
Béret ou casquette plate | Laine, tweed | Cohérence stylistique, touche vintage |
Pourquoi le peacoat reste un incontournable dans la garde-robe masculine en 2025
Alors que les saisons hivernales se font plus imprévisibles et les tendances mode plus éphémères, le peacoat continue d’affirmer sa souveraineté dans les dressing masculins. Sa capacité à allier chaleur et style en fait une pièce particulièrement adaptée aux exigences des citadins modernes.
Les maisons comme A.P.C. et Maison Kitsuné enrichissent régulièrement leurs collections d’interprétations contemporaines, jouant sur les couleurs ou les innovations textiles. Ce manteau s’impose donc comme un support rêvé pour conjuguer heritage traditionnel et touche de modernité.
- Robustesse éprouvée : Adapté aux intempéries printanières, automnales et hivernales
- Style polyvalent : Convient aussi bien au formel qu’au casual
- Modalité écologique : Préférence pour la laine naturelle et les fibres recyclées
Critère | Avantage du Peacoat | Exemple de marque 2025 |
---|---|---|
Durabilité | Fibres naturelles, confection soignée | A.P.C., Armor Lux |
Design | Classique avec touches modernes | Maison Kitsuné, Sandro |
Fonctionnalité | Réchauffe tout en restant respirant | Balibaris, The Kooples |

Astuces pour entretenir et prolonger la vie de son manteau peacoat en laine
Posséder un peacoat de qualité, c’est certes investir dans un classique, mais cet investissement appelle un soin attentif pour préserver la beauté et la performance de la laine. Voici quelques conseils incontournables pour que votre manteau vous accompagne durablement.
- Aération régulière : Sortez votre peacoat pour qu’il respire, évitez de le ranger dans un sac plastique hermétique.
- Nettoyage : Optez pour un nettoyage professionnel à sec, ne tentez jamais le lavage machine qui abîmerait la structure.
- Défroissage : Utilisez un défroisseur vapeur pour conserver la forme et éviter les plis marqués.
- Stockage : Suspendez votre manteau sur un cintre large et robuste afin de ne pas déformer les épaules.
- Réparation : Faites raccommoder rapidement les boutons ou coutures desserrées.
Action | Fréquence | But |
---|---|---|
Aération | Après chaque usage | Éliminer les odeurs et humidité |
Nettoyage professionnel | 1 à 2 fois par saison | Préserver l’intégrité du tissu |
Défroissage vapeur | Au besoin | Maintenir l’élégance |
Stockage sur cintre | Durant toute la saison | Garder la forme |
Réparation | Dès défaut constaté | Éviter l’aggravation |
Le peacoat dans la mode masculine contemporaine : collaborations et tendances 2025
Le peacoat, aujourd’hui, parle à une clientèle moderne, souvent urbaine et exigeante. Les collections révèlent des associations audacieuses et des collaborations entre les marques traditionnelles et les créateurs contemporains qui apportent fraicheur et exclusivité.
En 2025, on remarque des partenariats entre labels comme PePe Jeans et Burton of London pour intégrer des éléments de streetwear, tout en conservant les traits d’un peacoat classique. Saint James introduit des détails techniques imperméables et des coloris inédits pour séduire les plus jeunes.
- Collaborations mode : PePe Jeans x Burton of London sur des lignes hybrides
- Détails techniques : tissus déperlants, doublures légères
- Couleurs modernes : variantes camel, vert forêt, gris ardoise
- Revival vintage : Saint James et Armor Lux avec des éditions limitées
Marque | Particularité | Tendance 2025 |
---|---|---|
PePe Jeans | Influences streetwear et denim | Peacoat revisité avec coupe décontractée |
Burton of London | Classicisme et savoir-faire anglais | Associations urbaines modernes |
Saint James | Technique imperméable et coloris | Développement durable, teintures bio |
Armor Lux | Revival du style marin authentique | Éditions limitées vintage |
La différence entre peacoat et autres manteaux en laine: oversize, caban, et trench
Nombreux sont ceux qui confondent le peacoat avec d’autres manteaux en laine comme le caban, le trench ou les versions oversize. Pourtant, ces vestiges de la mode homme recèlent des spécificités bien distinctes qu’on se doit de connaître.
Peacoat versus caban
Originaire de la même tradition militaire et maritime, le caban désigne souvent un manteau en laine plus long que le peacoat. C’est un vêtement qui descend généralement jusqu’aux cuisses voire aux genoux, contrairement au peacoat qui s’arrête autour des hanches.
- Le caban : longueur supérieure, souvent boutonné droit ou croisé
- Le peacoat : double boutonnage croisé, col large pouvant se relever
- Les matières : caban en mélange laine/polyester parfois épais, peacoat en pure laine Melton
- L’usage : caban plus formel, peacoat plus casual et polyvalent
Oversize, oui mais avec mesure
Depuis plusieurs saisons, l’oversize intrigue dans les collections des marques telles que Sandro ou The Kooples. Loin de dénaturer le peacoat, cette interprétation apporte une dimension contemporaine. Dans ce registre, la coupe s’allonge légèrement, les épaules perdent leur structure rigide, et le volume relâché favorise un tombé plus fluide avec davantage de superpositions possibles.
Cependant, attention à ne pas sacrifier la silhouette classique trop drastiquement. La mode exige désormais un mix subtil entre heritage et décontraction maîtrisée pour que le peacoat reste un intemporel assumé, et pas une simple pièce hype.
Le trench en laine : un autre univers
Le trench coat en laine se différencie clairement du peacoat par sa longueur et son esthétique. Plus long, souvent ceinturé, avec des détails empruntés à l’imperméable classique – épaulettes, pattes de serrage – il revendique un port plus formel, voire business, que son cousin maritime.
Caractéristique | Peacoat | Caban | Trench en laine | Oversize peacoat |
---|---|---|---|---|
Longueur | Hanches | Jusqu’aux cuisses ou plus | Jusqu’aux genoux | Un peu plus long que classique |
Coupe | Double boutonnage, col large | Boutonnage simple ou croisé | Ceinturée, structurée | Moins structurée, ample |
Usage | Casual et semi-formel | Formel à casual | Plutôt formel | Casual, layering |
Matériaux | Laine Melton ou Kersey | Mélange laine/polyester | Laine, laine mélangée | Laine mélangée |
Les marques incontournables du peacoat en laine en 2025 : un tour d’horizon
En 2025, la mode masculine est portée par des acteurs tout à la fois respectueux de la tradition et capables d’injection moderne. Découvrez quelques maisons et labels qui ont su magnifier le peacoat en laine, chacun à leur manière.
A.P.C. : Sobriété et élégance à la française
La maison parisienne reste fidèle à l’esprit classique, privilégiant des matériaux nobles et des coupes ajustées. Ses peacoats sont réputés pour leur finition impeccable, leurs boutons signature et un équilibre parfait entre vintage et modernité.
The Kooples : La touche rock et urbaine
Dans un style résolument plus audacieux, The Kooples multiplie les peacoats en laine en coupe slim, avec des détails raffinés mais parfois rebelles, parfois jouant sur des finitions mates ou vernis, déclinant la pièce dans un contexte citadin.
Saint James et Armor Lux : les dignes héritiers du caban marin
Ces deux marques bretonnes incarnent la tradition maritime, offrant des peacoats ultra-classiques mais toujours très actuels grâce à un travail porté sur la matière et la finition. Leurs manteaux déploient l’authentique esprit océanique, à la fois robustes et esthétiques.
Maison Kitsuné et Balibaris : Modernité et sens du détail
En jouant sur des coupes plus tendance et des coloris variés, ces marques misent sur une clientèle jeune, qui cherche à porter un peacoat avec esprit et décontraction. Le mélange de la laine à des fibres techniques leur confère un look à la fois dynamique et accessible.
- Finitions soignées : coutures invisibles et travail du col
- Palette variée : du navy classique au camel, en passant par des bleu-gris et verts poudrés
- Coupe pour tous : du slim 42 au sur-mesure oversize
Marque | Style | Prix indicatif |
---|---|---|
A.P.C. | Classique, soigné | 500-700 € |
The Kooples | Urbain, rock | 600-800 € |
Saint James | Marin, traditionnel | 450-600 € |
Armor Lux | Rustique, authentique | 400-550 € |
Maison Kitsuné | Moderne, élégant | 600-850 € |
Balibaris | Décontracté, technique | 400-650 € |
Questions fréquentes sur le peacoat en laine
- Pourquoi le peacoat est-il appelé ainsi ?
Le nom du peacoat provient probablement du néerlandais « pijjakker », combinant « pij » (tissu épais de laine) et « jakker » (veste). D’autres théories lient l’appellation à la marque Camplin ou au terme anglais « pea jacket » popularisé au XIXe siècle. - Quel est le bon fit pour un peacoat ?
Le peacoat doit être ajusté mais pas serré, permettant de porter un pull épais en dessous tout en conservant une silhouette droite et nette. - Peut-on porter un peacoat avec un costume ?
Le peacoat, bien qu’élégant, ne convient pas parfaitement avec un costume formel. Il est préférable de l’associer à des tenues casual-chic, évitant ainsi un contraste trop marqué dans la formalité. - Comment entretenir un peacoat en laine ?
Il convient de privilégier un nettoyage à sec professionnel, d’aérer régulièrement le manteau et d’éviter le lavage machine qui peut endommager la laine. - Quelles marques proposent les meilleurs peacoats en 2025 ?
A.P.C., The Kooples, Saint James, Sandro, Maison Kitsuné, Balibaris, Armor Lux, Pepe Jeans et Burton of London figurent parmi les références proposant des modèles de qualité et tendance.